Chapitre 2 : Psy psy psy psy psy psy psy psy psy psy
Quand ça ne tourne pas rond, on est parfois amené à consulter un psy. Mais lequel ? Un psychiatre, un psychologue, un psychanalyste, un neuropsy, un psychothérapeute, un psychopraticien ? Autant de professionnels de la psyché que la langue française regroupe sous l’appellation « psy ». Pas étonnant que, lorsque la fille évoque la psychanalyse, beaucoup de ces interlocuteurs la confondent avec d’autres disciplines.
Afin de mieux définir les contours de la psychanalyse et ne plus tourner en rond autour de la sphère psy, elle part alors à la rencontre de quelques professionnels de ladite santé mentale et les interroge sur les spécificités de leur discipline.
Cette fois-ci, la fille donne la parole à Francis Paumier, lequel vient d’achever sa carrière de psychiatre. Lorsque le jeune retraité évoque la psychiatrie, c’est avec beaucoup de nuances et en rappelant que son expérience est une expérience parmi d’autres d’une génération donnée.
En effet, « les psychiatres sont plus que la psychiatrie »
Chacun d’eux a son propre « positionnement » qui « va déterminer des approches différentes » selon qu’il va « privilégier une approche médicale et en général médicamenteuse, ou privilégier une approche psychothérapique ». Au cours de l’entretien, le docteur évoque les études, les choix thérapeutiques, les actes médicaux, les fonctions, et laisse entendre que, même si le principal interlocuteur du psychiatre est le patient, la fonction de psychiatre engage ceux et celles qui l’exercent auprès de l’État et de la société.
« Après on peut discuter sur comment les études médicales construisent ou formatent un regard du psychiatre sur les problèmes ». Et ça, ça suscite de nouvelles questions dans la tête de la fille inquiète de l’avenir psychiatrique. Le psychiatre peut-il soigner son patient sans en faire le jeu d’un formatage ? Formatage d’un regard dicté par des études médicales ? Formatage de protocoles de soin influencés, diront certains, par des nosographies qui pathologisent de plus en plus, voire par une industrie pharmaceutique dictée elle par le profit ?
Toujours est-il qu’il appartient à cette catégorie de psys d’émettre des avis ou de prendre des décisions qui peuvent être lourds de conséquences. On attend de lui qu’il soulage la souffrance, qu’il protège des patients d’eux-mêmes, mais aussi leur entourage et la société. C’est ce que pourrait illustrer un autre Francis, Blanche, à travers une chanson aussi dérangée que dérangeante.