Ariana Vafadari : un chant qui nous éveille

Ariana Vafadari : un chant qui nous éveille.

Chanteuse franco-iranienne, formée au Conservatoire de Paris, Ariana Vafadari fait dialoguer son héritage oriental et sa passion pour la musique classique. Mezzo-soprano au timbre profond mais aussi compositrice, elle invente des épopées sonores, entre musique traditionnelle, classique et jazz, où la sagesse zoroastrienne vient éclairer poétiquement nos questions d’aujourd’hui.

Une double culture

Née d’un père iranien et d’une mère française, Ariana Vafadari grandit d’abord en Iran. Des premières années qui se déroulent au rythme des disques classiques et d’opéra que ses parents écoutent mais aussi des dîners et des fêtes où on se rassemble pour chanter et déclamer de la poésie.

“La culture iranienne a un lien très fort avec la poésie et l’émotion à travers l’art et la musique.”

La révolution éclate alors qu’elle n’a que cinq ans et la famille décide de revenir en France quand les événements commencent à prendre une tournure trop violente.
Passionnée par les mathématiques, Ariana Vafadari apprend également le violon et le chant au conservatoire avant que sa rencontre avec le grand baryton russe Pavel Lisitsian à 17 ans lui révèle la profondeur et même le caractère sacré de la voix lyrique.

De la scène à la musique de chambre

Après une école d’ingénieur, elle décide de se consacrer entièrement à la musique, intégrant le CNSM de Paris en 1999 avant de terminer sa formation à l’Université Hanns Eisler de Berlin.

Très vite, sa voix agile de mezzo-soprano, sa musicalité et sa présence dramatique lui permettent d’intégrer des productions lyriques : si elle chante Dorabella dans Cosi fan tutte de Mozart, c’est surtout dans le répertoire baroque qu’elle s’épanouit. Elle est Néron dans L’Incoronazione di Poppea, Proserpine dans Orfeo ou encore Didon chez Purcell.
Musicienne accomplie, elle aborde le répertoire contemporain avec Terre et Cendres de Jérome Combier et participe à la création de Leyla et Majnûn d’Armand Amar qu’elle défend dans une tournée internationale.

Cependant, pour échapper à la lourdeur ou aux contraintes des productions d’opéra, elle aime aussi se plonger dans l’univers plus intime de la musique de chambre où elle peut développer librement son rapport aux mots et au public, créant des amitiés artistiques avec des musiciens comme Emmanuel Strosser, Régis Pasquier ou Claire Désert.

La sagesse zoroastrienne

Sa culture iranienne finit pourtant par la rattraper : après la disparition tragique de son père, elle se plonge dans la spiritualité zoroastrienne, redécouvrant les chants et les prières, notamment les Gathas. Ces poèmes millénaires, qu’elle se chante à elle-même, l’aident à traverser cette période douloureuse.

“Dans les Gathas, il n’est pas question d’imposer une religion, mais de trouver la liberté en soi, d’un autre rapport à la nature et au corps, d’égalité entre homme et femme.”

Elle choisit de les mettre en musique à partir des maqams, ce système de gammes oriental, mais en s’inspirant aussi de la musique classique et du jazz. Un programme qu’elle défend d’abord seule puis avec un percussionniste et le pianiste et compositeur Karol Beffa, laissant une large part à l’improvisation ce que peu de chanteuses classiques osent.
Après avoir éprouvé ses compositions auprès du public, elle les enregistre en 2016 sur l’album Gathas, Songs my father taught me avec notamment le pianiste de jazz Julien Carton et le percussionniste Habib Meftah Boushehri.

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